mercredi 8 octobre 2014

ALIMENTATION - Les chercheurs de l’Inserm ont mis en évidence la relation dans les troubles des comportements alimentaires et la bactérie Escherichia coli…



Malgré des études psychiatriques, génétiques ou neurobiologiques, le mécanisme moléculaire à l'origine des troubles alimentaires reste mystérieux. Les chercheurs de l’unité «Nutrition, inflammation et dysfonction de l’axe intestin cerveau» à l’Inserm auraient découvert un mécanisme biologique expliquant en partie la cause de maladies telles que la boulimie ou l’anorexie. Ces résultats ont été publiés dans la revue Translational Psychiatry, ce mardi 7/10/2014.


 Selon eux, une protéine produite par certaines bactéries naturelles de la flore intestinale dont Escherichia coli serait à l’origine de ces troubles. Les anticorps produits par l'organisme contre cette protéine réagiraient avec la principale hormone de la satiété en raison d'analogies de structure. Car la nouvelle protéine en question (ClpB) serait le sosie de l'hormone de la satiété (mélanotropine). En se liant à l’hormone de la satiété, les anticorps vont donc modifier son effet «satiétogène». D’où le développement de troubles tels que l’anorexie ou la boulimie.

Thérapies spécifiques des troubles du comportement alimentaire

L’implication probable de cette protéine bactérienne dans les troubles du comportement alimentaire chez l'homme a été établie grâce à l'analyse des données de 60 patients. A terme, ce mécanisme pourrait être corrigé, comme le précisent Pierre Déchelotte et Sergueï Fetissov, auteurs de cette étude: «Nous travaillons actuellement au développement d'un test sanguin basé sur la détection de la protéine bactérienne ClpB. Si nous y arrivons, il permettrait la mise en place de thérapies spécifiques et individualisées des troubles du comportement alimentaire.»
Dans le même temps, les chercheurs étudient chez la souris une façon de corriger l'action de la protéine bactérienne pour empêcher la dérégulation de la prise alimentaire qu'elle engendre. Il serait notamment possible de neutraliser cette protéine par des anticorps spécifiques sans affecter l'hormone de la satiété.

Source : Inserm

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