Malgré des
études psychiatriques, génétiques ou neurobiologiques, le mécanisme moléculaire
à l'origine des troubles alimentaires reste mystérieux. Les chercheurs de
l’unité «Nutrition, inflammation et dysfonction de l’axe intestin
cerveau» à l’Inserm auraient découvert un mécanisme biologique expliquant
en partie la cause de maladies telles que la boulimie ou l’anorexie. Ces
résultats ont été publiés dans la revue Translational Psychiatry,
ce mardi 7/10/2014.
Selon eux,
une protéine produite par certaines bactéries naturelles de la flore
intestinale dont Escherichia coli serait à l’origine de ces troubles. Les anticorps
produits par l'organisme contre cette protéine réagiraient avec la principale
hormone de la satiété en raison d'analogies de structure. Car la nouvelle
protéine en question (ClpB) serait le sosie de l'hormone de la satiété
(mélanotropine). En se liant à l’hormone de la satiété, les anticorps vont donc
modifier son effet «satiétogène». D’où le développement de troubles tels
que l’anorexie ou la boulimie.
Thérapies spécifiques des troubles du comportement
alimentaire
L’implication
probable de cette protéine bactérienne dans les troubles du comportement
alimentaire chez l'homme a été établie grâce à l'analyse des données de 60
patients. A terme, ce mécanisme pourrait être corrigé, comme le précisent
Pierre Déchelotte et Sergueï Fetissov, auteurs de cette étude: «Nous
travaillons actuellement au développement d'un test sanguin basé sur la
détection de la protéine bactérienne ClpB. Si nous y arrivons, il permettrait
la mise en place de thérapies spécifiques et individualisées des troubles du
comportement alimentaire.»
Dans le même
temps, les chercheurs étudient chez la souris une façon de corriger l'action de
la protéine bactérienne pour empêcher la dérégulation de la prise alimentaire
qu'elle engendre. Il serait notamment possible de neutraliser cette protéine
par des anticorps spécifiques sans affecter l'hormone de la satiété.
Source :
Inserm
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