samedi 2 mars 2013

Alcool : un médicament qui coupe l’envie de boire



L’Agence européenne du médicament a autorisé le Selincro, un traitement contre la dépendance à l’alcool. Selon une étude, le taux de réussite de ce médicament, qui « diminue les sensations intenses d’envie de boire », serait de 60%. Des spécialistes demandent toutefois des tests supplémentaires pour connaître ses effets sur la durée et lorsqu’il est combiné avec d’autres molécules.



Peut-être un espoir pour les alcooliques : un nouveau traitement vient d’être autorisé par l’Agence européenne du médicament. Le Selincro coupe l’envie de boire et le plaisir ressenti, en agissant directement au niveau du cerveau. Ce médicament a été développé par les laboratoires danois Lundbeck et finlandais Biotie Therapies.
Avant qu’on le trouve dans les rayons des pharmacies françaises, il faudra l’autorisation de l’Agence Nationale de sécurité du médicament (ANSM), ce qui n’est pas encore fait.
Selon une étude réalisée sur 2 000 patients pendant 6 mois, 60% des personnes ont réduit de manière importante leur consommation. Ce médicament change le principe médical de lutte contre l’alcoolisme. Jusqu’à maintenant, les traitements sur le marché permettent aux gens de s’abstenir de consommer grâce à un sevrage. Ce nouveau médicament sera utile aux personnes qui ne se sentent pas capables d’arrêter totalement de boire, car comme l’explique Pierre Rigaud, président de l’Association nationale de prévention en Alcoologie et addictologie (ANPAA), « il diminue les sensations intenses d’envie de boire. Les gens se sentent moins sous la pression ; ça leur permet de diminuer leur consommation. Quand on prend de l’alcool à des doses importantes, c’est pour rechercher un mieux-être, un bénéfice. Et de ce point de vue, c’est une évolution importante ».

« Il faut le tester en association avec d’autres médicaments »

Pas sûr qu’il soit autorisé tout de suite en France. Des spécialistes demandent déjà des études supplémentaires pour connaître ses effets sur la durée et lorsqu’il est combiné avec d’autres molécules.  Philippe Battel, chef du service addictologie de l’Hôpital Baujon à Clichy : « On a des effets secondaires pas négligeables, sur 10 à 15% des patients traités : nausées, parfois coups de fatigue, qui durent rarement au-delà du 3e jour de traitement. Très peu de patients ont dû arrêter l’étude à cause d’effets secondaires.
Je pense que ce médicament a un intérêt à être autorisé sur le marché, mais il faut le tester en association avec d’autres médicaments, contre d’autres médicaments, s’assurer qu’il y a une balance acceptable en termes d’efficacité et de tolérance ».

Source : RMC.fr

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