Découverte d’un traitement qui réduit
chez le rat jusqu’à 90 % les complications hémorragiques du seul traitement
disponible des accidents vasculaires cérébraux (AVC).
Des travaux de recherche menés dans le
service de neurologie et Centre d’accueil et de traitement de l’attaque
cérébrale de l’hôpital Bichat (AP-HP/ Université Paris Diderot) et l’unité
Inserm associée 698 (Pr Amarenco, Dr Olivier Meilhac) ont mis en évidence les
bienfaits du bon cholestérol dans la réduction des complications hémorragiques
du seul traitement disponible des accidents vasculaires cérébraux (AVC). Les
résultats de cette expérimentation, conduite sur le rat, viennent d’être
publiés dans Stroke.
3ème cause de mortalité en France et dans le monde
et 1ère cause de handicap acquis de l’adulte, l’AVC touche chaque année 10
millions de personnes, dont 150 000 en France.
A ce jour, le traitement de référence reconnu par
l’ANSM en cas d’AVC par occlusion d’une artère cérébrale consiste en l’injection
intraveineuse (au pli du coude) d’un médicament appelé Actilyse® (altéplase)
qui a pour objectif de dissoudre le caillot. Celui-ci permet de guérir le
patient dans 40 % des cas, seulement si l’injection est débutée moins de 4
heures 30 après les premiers symptômes d’AVC. Mais la complication redoutée de
l’injection intraveineuse de ce médicament est la survenue d’une hémorragie
cérébrale avec aggravation neurologique pouvant aller jusqu’au décès dans 6 %
des cas, ou sans aggravation neurologique visible dans 20 % des cas.
Les chercheurs ont découvert un nouveau traitement
qui pourrait diminuer jusqu’à 90 % ce risque de complication hémorragique de
l’altéplase. Ce traitement est constitué de lipoprotéines de haute densité (HDL
ou « bon cholestérol »), isolées à partir de plasma humain. Les HDL sont des
particules chargées d’évacuer le mauvais cholestérol depuis l’intérieur des
artères jusque vers le foie où il est éliminé. Elles ont d’autres actions
favorables : elles sont anti-inflammatoires, anti-oxydantes, anti-protéases,
évitent l’infiltration des globules blancs dans la zone d’infarctus…
En émettant l’hypothèse que, par leur effet protecteur
sur la barrière sang-cerveau, les HDL pourraient protéger contre les
complications hémorragiques de l’altéplase, l’équipe a administré chez des rats
l’altéplase 3 heures après avoir bouché une artère du cerveau par un filament
ou par un caillot. Une hémorragie a été obtenue chez 62 % des rats après
retrait du filament et chez 46 % des rats dont l’artère a été bouchée par un
caillot. Dans les deux cas, lorsque l’altéplase a été injectée conjointement
avec des HDL, on observait 90 % de moins de complication hémorragique. Les deux
modèles (occlusion par un filament ou par un caillot) ont été utilisés pour
vérifier l’effet du traitement. Le fait de trouver le même type de résultat
renforce la véracité de l’effet des HDL.
« Cette découverte, si elle est confirmée chez
l’homme par un essai clinique que nous comptons mener, pourrait révolutionner
la prise en charge de l’attaque cérébrale et offrir de nouvelles perspectives
pour améliorer la guérison des patients victimes d’AVC. On pourrait même
imaginer dans l’avenir la production par génie génétique de particules qui
ressembleraient aux HDL » indique le Pr Amarenco, chef du service de neurologie
et Centre d’accueil et de traitement de l’attaque cérébrale de l’hôpital Bichat
(AP-HP/ Université Paris Diderot) et co-directeur avec le Pr Steg de l’équipe
de recherche « Recherche clinique en athérothrombose » au sein de l’Unité mixte
Inserm-Université Paris Diderot 698.
Source :
Inserm.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire