En détectant les mouvements générés par
le métabolisme des bactéries, la microscopie à force atomique propose un nouvel
outil d’évaluation des résistances aux antibiotiques.
Tester la résistance des bactéries aux antibiotiques
nécessite du temps. Comptez environ 24 heures de culture. L’utilisation d’un
microscope à force atomique est une piste de recherche sérieuse pour développer
de nouvelles méthodes. Plutôt que de mesurer la réplication des bactéries sous
l’effet d’un antibiotique des chercheurs de l’École polytechnique fédérale de
Lausanne distinguent les micro-organismes vivants des morts en fonction des
vibrations que les actifs transmettent au bras du microscope à force atomique.
Le cytosquelette ou l’activité des canaux ioniques membranaires génèrent un
mouvement à très petite échelle, qui peut être corrélé à l’activité
métabolique. Ces fonctions biologiques induisent des oscillations de faible
fréquence – inférieure à 1 kiloHertz – sur le bras de levier où sont attachées
les bactéries. Il suffit alors de mesurer les vibrations à l’aide d’un laser.
Ce système permet de tester une population
bactérienne pour différents antibiotiques en changeant facilement le milieu. En
démonstration, les chercheurs ont évalué les différences de réponse à
l’ampicilline d’Escherichia coli – sensible à l’antibiotique – et de
Staphylococcus aureus – résistante. Après l’exposition à l’antibiotique, seuls
les mouvements du bras portant S. aureus sont détectés. Cette nouvelle méthode
révèle les bactéries même à basses concentrations tout en caractérisant
l’activité métabolique. Si cette technique tient ses promesses lors des
validations cliniques, elle permettra d’accéder à un antibiogramme quantitatif
en quelques minutes.
Source : Longo G et al. (2013) Nat
Nanotechnol.
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