Les globules rouges jouent un rôle
crucial et leur concentration sanguine est finement régulée par
l’érythropoïétine (EPO). Des chercheurs américains viennent de mettre en
évidence un niveau supplémentaire de contrôle : des globules blancs participent
à la production et à l’élimination des globules rouges. Une piste pour le
traitement de maladies du sang comme l’anémie.
Les globules rouges (ou érythrocytes) sont
essentiels pour l’organisme, car ils assurent à la fois la diffusion de
l’oxygène des poumons vers les tissus et l’élimination du gaz carbonique vers
les voies respiratoires. Pour assurer une bonne oxygénation des tissus, leur
nombre doit demeurer constant : tout déséquilibre entraîne des complications.
L’anémie, ou manque de globules rouges, se traduit par une forte fatigue et
parfois des essoufflements. À l’inverse, la polyglobulie, qui correspond à
l’excès de globules rouges, rend le sang plus visqueux et peut provoquer des
bouchons dans les vaisseaux. Comprendre les mécanismes de régulation des
facteurs présents dans le sang est essentiel pour la mise en place de
traitements.
Afin d’éviter la fluctuation du nombre de globules
rouges dans le sang, l’organisme possède un mécanisme de contrôle efficace au
niveau des reins. En effet, à partir de la concentration en oxygène dans le
sang, les reins peuvent évaluer sa concentration en globules rouges. Pour
corriger un éventuel déséquilibre, ils produisent une hormone, appelée
érythropoïétine (EPO), qui module la production de globules rouges au niveau de
la moelle osseuse.
Des chercheurs de l’Albert Einstein College of
Medicine de New York viennent de mettre en évidence l’existence d’un mécanisme
supplémentaire de contrôle du nombre de globules rouges dans le sang. Leurs
résultats publiés dans Nature Medicine montrent en effet que certains types de
globules blancs jouent également un rôle dans la régulation de la production et
de l’élimination des globules rouges sanguins.
Les macrophages régulent les globules
rouges dans le sang
Tout commence par une simple observation dans la
moelle osseuse : des structures cellulaires composées de globules rouges en
développement entourés par des globules blancs spécialisés appelés macrophages.
Les macrophages pourraient-ils avoir un rôle dans le développement des globules
rouges ? Pour répondre à cette question, l’équipe américaine a éliminé les
macrophages de la moelle osseuse de souris. Cette opération a entraîné une
baisse du nombre de globules rouges en développement dans la moelle osseuse et
a confirmé le rôle des macrophages dans le contrôle des globules rouges.
Pourtant, aucun signe d’anémie n’était visible chez
ces souris sans macrophages : elles affichaient moins de globules rouges
produits, mais un nombre normal de globules rouges dans le sang ! Comment
est-ce possible ? Les auteurs ont examiné la durée de vie des cellules
sanguines chez ces animaux, et ont montré qu’elle était plus longue que chez un
individu possédant des macrophages fonctionnels. Les souris sans macrophages
possèdent donc un nombre de globules rouges normaux, mais le nombre de « vieux
» globules rouges est plus important. Ce résultat inattendu suggère un rôle des
macrophages dans l’élimination des globules rouges en fin de vie.
Pour finir, les chercheurs ont également examiné le
rôle des macrophages dans la maladie de Vaquez (ou polyglobulie essentielle).
Cette maladie se caractérise par une production excessive de globules rouges
dans le sang et conduit à différentes complications, telles que des
essoufflements et la formation de caillots dans le sang. Leurs résultats sont
sans appel : l’absence de macrophages chez la souris atteinte de la maladie de
Vaquez normalise le niveau de globules rouges. Selon le docteur Frenette,
directeur de ces recherches, « le développement d'un traitement à partir de ces
résultats serait une grande avancée médicale : pour le moment, la phlébotomie
[prélèvement sanguin régulier, NDLR] est la seule technique de soin utilisée
dans le cas de la maladie de Vaquez ».
Source :
Futura-sciences.
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