L’augmentation régulière de la prise de
médicaments ne serait pas sans risques pour notre environnement et pour notre
santé. "Aujourd'hui, certaines études font le lien entre la présence de
résidus médicamenteux dans l'eau potable, l'autisme et des troubles du
comportement. D'autres ont montré des effets sur l'hermaphrodisme dans
l'écosystème, les troubles de la reproduction ou encore la résistance
bactérienne", affirme le Dr Pierre Souvet, le président de l'Asef. C'est
pourquoi son association a voulu mesurer les dégâts réels liés à ce type de
pollution et le faire savoir dans un livret qui sera diffusé demain. Leur but
est, évidemment, de préserver la qualité de notre eau, si précieuse à la vie de
toutes les espèces.
Ces spécialistes ont identifié plusieurs coupables.
Car, de sa fabrication à sa destruction en passant par son utilisation, le
médicament a maintes occasions de s'immiscer dans l'environnement. Il
n'empêche, la première source de contamination viendrait de la population...
Après avoir été ingéré, le produit se retrouve dans nos selles et nos urines
pour aller ensuite dans les stations d'épuration. Malheureusement, ces
dernières n'ont pas été conçues pour traiter ce type de pollution. Elles ne
dégradent pas totalement ces molécules thérapeutiques, dont une partie rejoint
nos rivières.
Conditionnement
Cependant, le véritable problème ne viendrait pas
tant des médicaments ingérés que de ceux que l'on ne consomme pas... "En
France, chaque année, sur des dizaines de milliers de tonnes de médicaments non
utilisés, moins d'un quart est recyclé. Le reste est jeté à la poubelle, dans
les éviers et même dans les toilettes !" regrette le Dr Patrice Halimi,
secrétaire général de l'Asef. Parmi eux, on retrouve des antibiotiques, des
antidépresseurs, des bêtabloquants, des anti-inflammatoires, des produits de
contraste (utilisés en imagerie médicale) ou encore des contraceptifs.
Mais ce type de pollution n'est pas une fatalité, et
tous les acteurs de la chaîne peuvent - doivent - agir. "Les médecins
pourraient prescrire uniquement les produits nécessaires, les patients
pourraient davantage ramener leurs médicaments en pharmacie, les stations
d'épuration pourraient améliorer les procédés de traitement, et nous pourrions
faire bien d'autres choses encore", explique le Dr Jean Lefèvre, membre
actif de l'association. "Mais nous devons surtout réfléchir à une nouvelle
façon de consommer pour traiter le problème à la source, en d'autres termes
pour réduire le nombre de médicaments non utilisés." Cela pourrait passer,
par exemple, par un conditionnement à l'unité pour que le pharmacien puisse
délivrer le nombre exact de pilules, comprimés ou gélules. Une chose est sûre :
il faut repenser notre mode de consommation de médicaments pour limiter la
pollution.
Source: Le point.
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