Chez les utilisateurs de drogues par
injection (UDI), la méthadone ou un traitement de substitution aux opiacés
(TSO) réduit jusqu’à 54% le risque de transmission du VIH, révèle cette
importante étude internationale publiée dans l’édition du 4 octobre du British
Medical Journal. Alors que l'usage de drogues par injection est un facteur de
risque majeur de transmission du VIH et qu'environ 5 à 10 % des infections par
le VIH sont liés à l’usage de drogues par injection, la prescription d’un TSO,
va venir apporter, en plus, une incitation à la réduction des comportements
d’injection à risques.
Il s’agit d’une méta-analyse des études ayant
directement évalué l'impact des traitements de substitution aux opiacés sur
l'incidence du VIH et des études ayant évalué l'incidence du VIH chez les UDI,
publiées dans les grandes bases de données Medline, Embase, PsychINFO, et
Cochrane Library jusqu’à 2011.
Des chercheurs de l’Université de Bristol, du
Cochrane Drugs and Alcohol Group (Rome), de la London School of Hygiene and
Tropical Medicine, de la New York University, de l’Université de Montréal, des
University of New South Wales (Sydney) et de Melbourne et de l’Université de
Montréal ont quantifié l'effet du traitement de substitution aux opiacés sur le
taux de transmission du VIH parmi les usagers de drogues par injection. 12
études ont été sélectionnées et les données de 9 de ces études ont pu être
consolidées, couvrant, au total, 819 cas d’infection à VIH et plus de 23.608
années-personnes de suivi. Le TSO -méthadone et buprénorphine- a été associé à
une réduction de 54% du risque d'infection à VIH parmi les UDI : (R taux : 0,46
IC : 95% de 0,32 à 0,67), avec un impact du TSO sur la diminution du risque de
transmission plus important avec la durée d'exposition au TSO. Cependant, les
auteurs précisent que les études n’étaient pas homogènes et que cette
hétérogénéité rend impossible le calcul d’une réduction de risque absolue.
Ces résultats, concluent les chercheurs, reflètent
des niveaux plus élevés de motivation à réduire les comportements d'injection à
risque chez les UDI qui reçoivent TSO. « Il
a déjà été démontré que les traitements de substitution aux opiacés
(TSO) sont efficaces pour réduire la morbidité, la mortalité, et certains
comportements à risque chez les UDI. Cependant, il n’existait à ce jour aucune
estimation de l'effet des TSO sur la transmission du VIH. Grâce à cette
nouvelle étude, il y a maintenant des preuves solides démontrant l'association
entre ces traitements et la réduction du risque de transmission du VIH »,
conclut la Dre Bruneau de l’université de Montréal, co-auteur de l’étude. Des
résultats primordiaux dans un contexte d’augmentation de l’incidence des
infections au VIH chez les UDI.
Source: santelog.com
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