Si le bisphénol A est interdit dans les
biberons, une mesure accessoire prise pour calmer les associations et les
scientifiques qui en avait démontré la dangerosité, ses effets continuent
malheureusement à frapper les enfants et les mamans. Une nouvelle étude
réalisée par des scientifiques de l’Université de Berkeley démontre en effet
que la bisphénol A altère les hormones thyroïdiennes. Or ces hormones sont
essentielles pour le développement harmonieux de l’enfant à naitre.
Le bisphénol A, utilisé dans les bouteilles en
plastique, les boites de conserves et cannette,
etc, est déjà associée à un risque accru de maladies cardio-vasculaires,
de fausses couches, de cancers du sein et de la prostate et troubles de la
reproduction. Ces effets potentiels n’ont jamais pour l’instant suffit pour que
les autorités sanitaires d’un pays décide de suspendre sa production et son
utilisation. Le sénat français avait récemment voté contre une telle
interdiction.
Cette dernière étude, publiée dans la revue
Environmental Health Perspectives confirme les données qui décrivaient le
bisphénol A comme un perturbateur endocrinien.
Les scientifiques constatent en effet des variations
de certaines hormones thyroïdiennes, ces hormones indispensables à la croissance prénatale et post natale et au
développement cérébral. C’est la première fois qu’une étude évalue l’effet du
bisphénol A sur les hormones thyroïdiennes des femmes enceintes.
L’étude a porté sur 476 femmes enceintes. Les
chercheurs ont analysé les concentrations de bisphénol A dans les urines des femmes
enceintes pendant la première puis la seconde moitié de la grossesse, ainsi que
chez l’enfant nouveau-né. Des dosages de thyroxine libre (T4), de T4 thyroxine totale, et de TSH
(thyroid-stimulating hormone) ont également été réalisé chez les femmes au
cours de leur grossesse, et un dosage de TSH a été réalisé chez les
nouveau-nés.
Les scientifiques retrouvent que seuls les dosages
thyroïdiens réalisés à proximité des dosages de bisphénol A sont statistiquement
associés à une réduction de la thyroxine (T4) totale : Plus le niveau de
bisphénol A était élevé dans le sang maternel, plus la thyroxine totale était
abaissée. Par ailleurs, les enfants garçons dont la maman a des taux élevés de
bisphénol A dans le sang, montrent de baisse de la TSH. Cet effet était encore
plus flagrant quand le bisphénol maternel était plus élevé au troisième
trimestre de la grossesse.
Pour l’auteur principal de l’essai, le Dr Jonathan
Chevrier, «Parce que les hormones thyroïdiennes chez la mère et chez l’enfant
sont essentiels à la croissance et au développement normaux ». Cependant
l’étude, de courte durée, ne prouve pas que ces anomalies entrainent des
répercussions physiques ou intellectuelles chez l’enfant. C’est donc à chacun
en fonction de ce qu’il croit de tenter d’éviter d’être plus contaminé par le
bisphénol A.
Source: Maternal Urinary Bisphenol A during Pregnancy and
Maternal and Neonatal Thyroid Function in the CHAMACOS Study, October 4, 2012
Advance Publication.
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