C'est une première mondiale, qui était
attendue depuis des années. Le cœur artificiel total Carmat, mis au point par
le professeur Alain Carpentier, a été implanté pour la toute première fois chez
l'homme mercredi 18 décembre. L'intervention a été réalisée par l'équipe de
l'Hôpital européen Georges-Pompidou (Paris), l'une des trois retenues pour
cette phase initiale d'essais cliniques qui portera au final sur quatre
patients en insuffisance cardiaque terminale. « Cette première implantation
s’est déroulée de façon satisfaisante, la prothèse assurant automatiquement une
circulation normale à un débit physiologique, écrit la société Carmat dans un
communiqué. Le patient est actuellement sous surveillance en réanimation,
réveillé et dialoguant avec sa famille. »
« Nous nous réjouissons de cette première
implantation, mais il serait bien entendu prématuré d’en tirer des conclusions,
car il s’agit d’une seule implantation et d’un délai post-chirurgical encore
très court », précise Marcello Conviti, directeur général de Carmat, dans ce
même communiqué rendu public juste après la fermeture de la Bourse. La société
est en effet cotée.
CALENDRIER BOUSCULÉ PAR DES FUITES
De fait, aucune communication n'était prévue à ce
stade. Une autorisation pour un essai dit de faisabilité avait été accordée le
24 septembre par l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) et Carmat
devait attendre que les quatre patients prévus aient été opérés pour faire une
annonce. « La communication de résultats intermédiaires ou définitifs se fera
dans le respect des considérations éthiques et réglementaires, et notamment
après avis des différents comités indépendants d'analyse et de surveillance de
l'étude, ainsi que du comité scientifique de Carmat », prévoyait la société en
septembre dernier. Mais le calendrier a été bousculé par des fuites.
Ce projet, porté par le professeur Alain Carpentier
depuis vingt ans, est celui d'une bioprothèse entièrement implantable, qui
s'adapte à l'effort et devrait redonner son autonomie au patient. Proche du
cœur humain, elle est constituée de quatre valves et de deux ventricules. A
terme, elle pourrait devenir une alternative aux greffes chez les patients en
insuffisance cardiaque chronique terminale, ou en défaillance cardiaque aiguë
irréversible due à un infarctus massif.
Le succès de cette première phase d'essais sera
notamment évalué par le taux de survie à un mois ou par la possibilité d'une
transplantation si le patient y est éligible, indiquait la société Carmat en
septembre.
Source : Le
Figaro.
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