Les études dénonçant le lien entre
tabagisme et risque accru de polyarthrite rhumatoïde (PR) se multiplient depuis
plusieurs années. Selon les données d'une nouvelle étude, publiée le 22 avril
2013 dans la revue Arthritis Research & Therapy, la consommation
quotidienne de tabac entraînerait au minimum le doublement du risque de PR, à
partir de quelques cigarettes par jour. Si les risques décroissent lentement
après un éventuel sevrage tabagique, ils restent encore très élevés 15 années
plus tard.
L'étude publiée dans Arthritis Research &
Therapy porte sur l'analyse des dossiers de 219 femmes de plus de 54 ans
atteintes de polyarthrite rhumatoïde (PR), membres d'une cohorte de 34.000
femmes suivies durant huit ans. Parmi elles, 36% n'avait jamais fumé, 37%
étaient fumeuses et 27% avaient abandonné la cigarette.
Comparées aux femmes n'ayant jamais fumé, les
fumeuses présentent un risque moyen de développer une PR multiplié par 2,2. Le
risque comparé entre anciennes consommatrices et non fumeuses avoisine quant à
lui 1,7 en moyenne (risque augmenté de près de 70%).
Les chercheurs ont cherché à déterminer l'influence
de la consommation quotidienne de cigarette sur l'apparition future d'une
polyarthrite rhumatoïde. Par rapport à une non-fumeuse, une femme ayant
consommé tout au long de sa vie "quelques cigarettes par jour" (de 1
à 7 cigarettes quotidiennes) voit le risque d'apparition de la pathologie plus
que doublé.
Cette estimation, précisent les scientifiques, est à
pondérer en fonction de la durée du tabagisme. Ainsi, les femme ayant consommé
10 cigarettes par jour durant moins de 10 ans possèdent un risque de PR
"seulement" accru d'un facteur 1,7.
"La durée du tabagisme semble avoir plus
d'influence sur l'augmentation du risque [de PR] que l'intensité de la
consommation", précisent les signataires de l'analyse. "Fumer de
façon modérée - de une à dix cigarettes par jour - pendant plus de trente ans
est associé à un risque de PR multiplié par 2,54."
"Arrêter de fumer semble réduire ce risque,
mais ne le fait pas disparaître", poursuivent les chercheurs. En effet, les
personnes ayant arrêté la cigarette depuis plus de 15 ans persistent à
présenter un risque doublé d'apparition de PR. Comparées aux femmes sevrées
depuis seulement un an, ce risque est néanmoins réduit de 30%.
Source: Arthritis Research & Therapy 2013.
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