50% des fractures ne cicatrisent pas seules et ont
besoin d’une reconstruction osseuse chirurgicale, ce qui représente un million
de patients en Europe. Le projet REBORNE (Régénération des défauts osseux
utilisant de nouvelles approches d'ingénierie biomédicale) financé par la
Commission Européenne et coordonné par l’Inserm, vient d’obtenir l’accord de
l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé pour
débuter un essai clinique en chirurgie orthopédique. L’essai clinique vise à réparer
les os à partir de cellules souches adultes, combinées à un biomatériau. Il se
déroulera en France dans le CHU de Créteil et le CHRU de Tours avec la
collaboration de l’Etablissement Français du Sang.
L’originalité du projet REBORNE, commencé il y a 3
ans, réside dans le fait d’utiliser des cellules souches mésenchymateuses
(CSM), présentes dans la moelle osseuse, pour intervenir dans la cicatrisation
des fractures. Il s’agit d’amplifier en culture, puis d’associer les cellules
souches adultes du patient à un biomatériau, et de greffer l’ensemble au niveau
de la fracture. Les tests précliniques prometteurs permettent aujourd’hui le
lancement de ce nouvel essai clinique.
Après un traumatisme (chute ou accident de la
route), le risque de retard ou d'absence de consolidation du tibia, du fémur ou
de l'humérus est très élevé et nécessite souvent une greffe osseuse autologue
(prélèvement d’os du patient). Cependant, la quantité de greffon disponible est
limitée et des complications au niveau du site de prélèvement sont très souvent
observées.
Les partenaires du projet européen REBORNE proposent
un traitement alternatif à l'aide de cellules souches mésenchymateuses
autologues, associées à un substitut osseux synthétique.
A partir d’un prélèvement de moelle osseuse effectué
sous anesthésie locale, les cellules souches mésenchymateuses sont isolées et
amplifiées en culture pendant 21 jours. Lors de l’intervention chirurgicale les
cellules souches sont associées à des granulés en céramique de phosphate de
calcium, et implantées au niveau de la fracture. Le biomatériau servant ainsi
"d’échafaudage", favorise la prolifération des cellules souches.
Celles-ci se différencient ensuite en cellules osseuses et régénèrent le tissu
osseux au niveau de la fracture.
L’Agence nationale de sécurité du médicament et des
produits de santé a donné son accord le 03 janvier 2013 pour que l’essai, promu
par l’Inserm, débute dès à présent en France avec 7 patients suivis au CHU de
Créteil et au CHRU de Tours. D’ici la fin du projet (fin 2014), 30 patients
seront recrutés en France, Espagne, Allemagne et Italie dans cette étude
multicentrique européenne.
"L’objectif de l’essai est de démontrer que
l’utilisation des biomatériaux et des cellules souches est sans danger et au
moins équivalente aux traitements standards, sans leurs inconvénients. Cette
chirurgie est moins invasive et préserve le stock osseux du patient. Pour ces raisons,
elle est préférable à la greffe afin de déclencher la cicatrisation
osseuse." explique Pierre Layrolle, directeur de recherche Inserm et
coordinateur du projet REBORNE.
Source: inserm.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire