Donner naissance à un gros bébé serait associé à une
production hormonale favorable au développement ultérieur d'un cancer du sein,
selon une étude américaine.
Prédire quelles femmes sont les plus à risque de
développer un cancer du sein permet de mieux cerner celles à qui il faut en
priorité proposer des mesures de dépistage et de prévention. Mais les facteurs
de risque, nombreux, ne sont pas encore tous identifiés. Parmi eux, le fait
d'accoucher d'un gros bébé a récemment fait l'objet d'une publication dans la
revue PLoS ONE.
Les hormones à la loupe
L'équipe de Radek Bukowski, de l'université du Texas
aux Etats-Unis, a constaté dans un groupe de 410 femmes que celles qui avaient
donné naissance aux plus gros bébés (de plus de 3,750 kg) présentaient ensuite
un risque 2,5 fois plus élevé de cancer du sein. Ce lien statistique subsistait
même après ajustement vis-à-vis d'autres facteurs de risque connus, comme l'âge
à la ménopause, l'âge lors de la première grossesse, l'origine ethnique, le
diabète etc.
Pour tenter de trouver une explication à ce lien,
les chercheurs ont en parallèle suivi une cohorte de près de 24.000 femmes
enceintes pour la première fois, en se penchant sur la concentration de
certaines hormones produites pendant la grossesse. Les femmes qui ont donné
naissance aux plus gros nourrissons étaient celles qui présentaient les plus
forts taux d'estriol et de protéine plasmatique placentaire de type A (PAPP-A)
et les plus faible taux d'alpha-fœtoprotéine (AFP). Or la PAPP-A est une
protéine qui a été associée à un risque de survenue et de progression du cancer
du sein, à l'instar des estrogènes dont fait partie l'estriol, alors que l'AFP
est une protéine à l'activité anti-estrogène. Les chercheurs avancent donc
l'hypothèse selon laquelle les hormones laisseraient une empreinte en modifiant
le nombre de cellules souches dans le sein, conduisant quelques années plus
tard au développement d'une tumeur.
Une meilleure prise en charge
Loin de considérer ces résultats comme une nouvelle
inquiétante pour les mères de gros bébés, Radek Bukowski et ses collègues y
voient plutôt l'opportunité de repérer les femmes auxquelles proposer un
diagnostic précoce et des mesures de prévention. La naissance de l'enfant
précède en effet de plusieurs décennies le diagnostic de cancer du sein. Cela
laisse du temps pour agir: arrêter de fumer, limiter sa consommation d'alcool,
faire du sport, respecter une alimentation équilibrée mais aussi… choisir
d'allaiter son enfant ou envisager d'en avoir un autre puisque tout cela est
réputé protéger du risque de cancer du sein.
Source : Le figaro santé.
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