samedi 28 juillet 2012

Faire de gros bébés, signe de risque accru de cancer du sein


Donner naissance à un gros bébé serait associé à une production hormonale favorable au développement ultérieur d'un cancer du sein, selon une étude américaine.

Prédire quelles femmes sont les plus à risque de développer un cancer du sein permet de mieux cerner celles à qui il faut en priorité proposer des mesures de dépistage et de prévention. Mais les facteurs de risque, nombreux, ne sont pas encore tous identifiés. Parmi eux, le fait d'accoucher d'un gros bébé a récemment fait l'objet d'une publication dans la revue PLoS ONE.



Les hormones à la loupe

L'équipe de Radek Bukowski, de l'université du Texas aux Etats-Unis, a constaté dans un groupe de 410 femmes que celles qui avaient donné naissance aux plus gros bébés (de plus de 3,750 kg) présentaient ensuite un risque 2,5 fois plus élevé de cancer du sein. Ce lien statistique subsistait même après ajustement vis-à-vis d'autres facteurs de risque connus, comme l'âge à la ménopause, l'âge lors de la première grossesse, l'origine ethnique, le diabète etc.

Pour tenter de trouver une explication à ce lien, les chercheurs ont en parallèle suivi une cohorte de près de 24.000 femmes enceintes pour la première fois, en se penchant sur la concentration de certaines hormones produites pendant la grossesse. Les femmes qui ont donné naissance aux plus gros nourrissons étaient celles qui présentaient les plus forts taux d'estriol et de protéine plasmatique placentaire de type A (PAPP-A) et les plus faible taux d'alpha-fœtoprotéine (AFP). Or la PAPP-A est une protéine qui a été associée à un risque de survenue et de progression du cancer du sein, à l'instar des estrogènes dont fait partie l'estriol, alors que l'AFP est une protéine à l'activité anti-estrogène. Les chercheurs avancent donc l'hypothèse selon laquelle les hormones laisseraient une empreinte en modifiant le nombre de cellules souches dans le sein, conduisant quelques années plus tard au développement d'une tumeur.

Une meilleure prise en charge

Loin de considérer ces résultats comme une nouvelle inquiétante pour les mères de gros bébés, Radek Bukowski et ses collègues y voient plutôt l'opportunité de repérer les femmes auxquelles proposer un diagnostic précoce et des mesures de prévention. La naissance de l'enfant précède en effet de plusieurs décennies le diagnostic de cancer du sein. Cela laisse du temps pour agir: arrêter de fumer, limiter sa consommation d'alcool, faire du sport, respecter une alimentation équilibrée mais aussi… choisir d'allaiter son enfant ou envisager d'en avoir un autre puisque tout cela est réputé protéger du risque de cancer du sein.

Source : Le figaro santé.

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