jeudi 16 mai 2013

Une nouvelle molécule anticancéreuse issue du cholestérol



Si la voie de synthèse du cholestérol conduit à l’activation de gènes tumoraux, et si son blocage est insuffisant à prévenir les cancers, en revanche, une molécule, appelée Dendrogenine A (DDA), issue du cholestérol, présente une capacité remarquable à induire la mort des cellules cancéreuses. Cette découverte d’une équipe de l’Inserm, présentée dans la revue Nature Communications, suggère que la DDA, grâce à ses propriétés anticancéreuses, pourrait être utilisée pour le traitement de différents cancers.




L’excès de cholestérol, est bien connu pour ses effets néfastes sur la santé, rappellent les chercheurs de l’Inserm, et pour son implication dans diverses pathologies chroniques comme les maladies cardiovasculaires et le cancer. Le cholestérol est le précurseur de plusieurs hormones associés au développement des cancers hormono-dépendants et sa voie de synthèse conduit à l’activation de gènes pro-tumoraux. Si les auteurs rappellent que de larges études n’ont pas su démontrer que bloquer la voie de biosynthèse du cholestérol par des inhibiteurs tels que les statines n’avait pas d’efficacité anticancéreuse, on peut tout de même citer quelques études comme celle publiée dans le NEJM en novembre 2012 qui montrait que la prise de statines, en amont d’un diagnostic de cancer, peut réduire de 15% le risque de décès.

Mais ici, l’équipe de chercheurs s’est principalement intéressée au métabolisme du cholestérol et a pu démontrer que le produit de la réaction chimique d’un dérivé du cholestérol avec l’histamine générait une molécule appelée Dendrogenine A (DDA) ayant une forte capacité d’induire la différenciation et de la mort des cellules cancéreuses. Or, la DDA est présente dans les tissus et cellules saines chez l’homme mais n’est pas détectable dans les cellules tumorales.



Les auteurs suggèrent que la DDA pourrait protéger les cellules de la cancérogenèse et montrent, sur l’animal, qu’en restaurant les niveaux de DDA dans des tumeurs, ce traitement permet de contrôler la prolifération tumorale et de prolonger la vie. La DDA pourrait donc être utilisée pour développer de nouveaux traitements contre les cancers.

 Source: Communiqué Inserm et Nature Communications 14 May 2013.

1 commentaire: