Plusieurs populations de Salmonella
typhimurium travaillent en équipe afin d’optimiser leur efficacité infectieuse.
Des recherches menées à l’École polytechnique
fédérale de Zurich mettent en lumière un nouveau schéma de coopération au
service de la virulence d’un pathogène. Observé chez Salmonella typhimurium, il
fait appel à des sous-populations dites « bistables » : bien que génétiquement
identiques, les salmonnelles qui les composent peuvent se diviser en
sous-populations phénotypiquement différentes. Certaines croissent lentement et
sont très virulentes, d’autres, inoffensives, se multiplient très rapidement.
Les bactéries virulentes (vert) croissent plus lentement que les non viulentes (gris). © A. Sturm/W.-D. Hardt |
Des recherches menées à l’École polytechnique
fédérale de Zurich mettent en lumière un nouveau schéma de coopération au
service de la virulence d’un pathogène. Observé chez Salmonella typhimurium, il
fait appel à des sous-populations dites « bistables » : bien que génétiquement
identiques, les salmonnelles qui les composent peuvent se diviser en
sous-populations phénotypiquement différentes. Certaines croissent lentement et
sont très virulentes, d’autres, inoffensives, se multiplient très rapidement.
Il arrive que, parmi les bactéries avirulentes, des
mutants « pique-assiette » apparaissent, qui bénéficient de l’infection
produite par l’action collective mais n’y contribuent pas. En effet, ils ne
participent pas à l’inflammation qui permet à S. typhimurium de se débarrasser
de ses concurrents microbiens présents dans le tractus digestif. Pire : ils
inhiberaient globalement l’efficacité du pathogène. Incapables de mener seuls
une infection, les mutants s’associent systématiquement avec la population
virulente, ce qui aboutit à des infections plus courtes et plus facilement
contrées par l’hôte que lorsque la population bactérienne non mutée est seule
au front.
Comment réduire au silence ces mutants ? À l’aide de
modélisations et d’expérimentations in vivo, Wolf-Dietrich Hardt et son équipe
ont peut-être trouvé la réponse : la coopération des bactéries virulentes et de
la sous-population avirulente. Les virulentes s’occupent de l’inflammation et
les avirulentes des mutants, dont elles sembleraient maîtriser la croissance
selon un mécanisme qui reste toutefois à élucider. Bien que ne participant pas
directement à l’inflammation, les bactéries avirulentes protègent donc
l’ensemble de la population. Car même dans les sociétés bactériennes, chacun
doit faire sa part.
Cette dynamique de groupe suggère aussi de nouvelles
idées de lutte contre ce pathogène, comme modifier les rapports de forces pour
diminuer l’efficacité infectieuse.
Source :
Diard M et al. (2013) Nature 494, 353-6a.
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