Des chercheurs de l’Inserm viennent de
mettre le doigt sur des cellules capables de réduire les manifestations de la
dermatite allergique de contact. Une nouvelle cible thérapeutique potentielle…
Une éruption cutanée rouge accompagnée de
démangeaison, survenant quelques heures ou quelques jours après un contact
direct avec un bijou ou un parfum ? La dermatite allergique de contact (ou
eczéma de contact) est une allergie malheureusement courante. C’est aussi la
plus fréquente des maladies professionnelles dans les pays développés. Elle est
notamment causée par des substances contenant des « haptènes ».
Ces petites molécules chimiques sont présentes dans
des colorants, les fragrances, le ciment, les bijoux contenant du Nickel ou
encore dans les prothèses dentaires. Elles pénètrent dans la peau et sont
reconnues par le système immunitaire. Normalement, elles sont bien tolérées.
Mais chez certaines personnes, elles peuvent déclencher une inflammation
cutanée et un eczéma.
Ces réactions se traitent efficacement à l’aide
d’anti-inflammatoires, notamment grâce aux corticoïdes topiques. Elles posent
néanmoins un problème de santé publique important, du fait de la présence
d’haptène dans de très nombreux produits. C’est la raison pour laquelle des
chercheurs de l’Inserm tentent de décrypter les mécanismes impliqués dans le
contrôle de ces maladies allergiques. L’idée est, à terme, de développer de
nouveaux médicaments.
Grâce à un modèle animal capable de reproduire
l’eczéma allergique de l’humain, les chercheurs ont déjà montré le rôle
protecteur de cellules particulières de la peau (les cellules de Langerhans),
impliquées dans le maintien de la tolérance du système immunitaire cutané. Ce
mécanisme est indispensable pour « éduquer » ce dernier et le rendre tolérant
aux produits potentiellement allergènes. Les souris dénuées de ces cellules
développent toutes sortes de réactions allergiques.
Des cellules NKT anti-inflammatoires :
En poursuivant leur étude, les chercheurs viennent
de mettre le doigt sur des nouvelles cellules qui jouent un rôle dans les eczémas
de contact : les cellules NKT (invariant Natural Killer T). Ils ont constaté
que les souris qui ne possèdent pas ces cellules présentent des réactions
allergiques exacerbées. « Ces cellules sont activées en réponse au contact de
la peau avec des haptènes à fort pouvoir sensibilisant. Elles libèrent deux
cytokines anti-inflammatoires qui limitent la réaction immunitaire et les
symptômes de l’allergie cutanée » explique Dominique Kaiserlian, coauteur des
travaux. « De manière intéressante, on peut traiter les souris déjà
sensibilisées [à une substance allergène] en leur injectant ces cellules : on
réduit ainsi les symptômes cliniques de dermatite » précise la chercheuse. Ces
cellules constitueraient donc des cibles thérapeutiques potentielles.
Source : Inserm.
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