Des chercheurs français affirment avoir
identifié un marqueur biologique de la tolérance à la greffe de rein.
L'immunologiste Sophie Brouard et ses collègues du CHU de Nantes pensent que la
découverte du rôle du gène PARVG dans la tolérance pourrait éventuellement
permettre de mieux adapter le traitement immunosuppresseur des personnes
greffées.
Après la greffe d'un organe, une personne doit
habituellement recevoir des traitements immunosuppresseurs qui réduisent
l'activité du système immunitaire et permettent au corps de tolérer l'organe
reçu.
Ces médicaments s'accompagnent d'effets indésirables
et d'un risque accru d'infections. De plus, ils peuvent être incompatibles avec
le traitement de maladies comme le cancer. Certaines personnes greffées décident
donc de l'interrompre.
L'équipe française a suivi 164 de ces greffés rénaux
qui ont interrompu leur traitement et qui, pour une raison toujours
mystérieuse, n'ont pas rejeté leur greffon.
« Ce phénomène intrigue les scientifiques qui
cherchent à comprendre pourquoi et comment ces personnes tolèrent naturellement
leur greffon. » — Sophie Brouard
La médecine avait déjà établi que 49 gènes sont
exprimés de façon différente dans les cellules sanguines des personnes
tolérantes à leur greffon en l'absence de traitement immunosuppresseur en
comparaison avec les autres patients transplantés. La Dre Brouard les décrit
comme l'empreinte de la tolérance.
La chercheuse et ses collègues se sont intéressés
aux petites variations qui caractérisent leur séquence.
Ils ont découvert que l'un des gènes étudiés, le
PARVG, présentait des variations de séquences d'une personne à l'autre et que
l'une de ces variations était retrouvée dans 60 % des cas chez les personnes
tolérantes à la greffe, contre seulement 28 % chez les autres.
Le rôle du PARVG dans la tolérance reste à
éclaircir, mais les chercheurs pensent qu'il pourrait être un marqueur de
tolérance.
S'ils le confirment, la médecine pourrait compter
sur un outil qui permettrait de mieux adapter le traitement et ainsi réduire
les doses d'immunosuppresseurs. Cela pourrait donc limiter les effets
indésirables.
Source : la revue
Transplantation Proceedings.
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