La revue médicale française Prescrire vient de
mettre en garde contre la consommation de pamplemousse "au cours d'un
traitement médicamenteux". Le fruit a en effet la propriété d'agir sur le
métabolisme de "nombreux médicaments".
La chose est connue depuis longtemps par les
professionnels, notamment par les pharmaciens mais moins par le grand public.
C'est pourquoi la revue spécialisée Prescrire a tenu à attirer une nouvelle
fois l'attention sur cette pratique. Dans son numéro de septembre, celle-ci
dénonce ainsi les risques de consommer du pamplemousse en même temps qu'un
traitement médicamenteux. En effet, le fruit est connu depuis des années pour
agir sur le métabolisme de "nombreux médicaments" avec des effets
indésirables graves parfois observés, souligne la revue.
Des interactions possibles qui concernent notamment
les statines contre le cholestérol, les benzodiazépine (tranquillisants), les
immunodépresseurs (inhibiteur du système immunitaire) ou encore les inhibiteurs
calciques, substances utilisées pour traiter des troubles cardiaques. "La
gravité des quelques observations publiées est à elle seule une bonne raison de
ne pas consommer du pamplemousse, notamment du jus de pamplemousse, au cours
d'un traitement médicamenteux", juge la revue. Si plusieurs substances
présentes dans le fruit ont été mises en cause, on ignore encore aujourd'hui
les mécanismes impliqués dans ces effets.
D'après certaines "hypothèses", le
pamplemousse pourrait notamment provoquer l'inhibition d'enzymes qui
habituellement métabolisent les médicaments, conduisant à des risques de
surdosage. Dans d'autres cas, plus rares, on observe à l'inverse une diminution
de la concentration de substances médicamenteuses dans le sang, ce qui nuit à
l'efficacité du produit. Les effets indésirables observés peuvent alors être
graves : destruction musculaire (rhabdomyolyse), insuffisance rénale aiguë,
tremblements invalidants, chocs hémorragiques, avec "parfois une évolution
mortelle", selon la revue.
Néanmoins, le jus de pamplemousse pourrait ne pas
être le seul à avoir un effet perturbateur. La revue Prescrire souligne en
effet que des travaux plus récents indiquent que d'autres jus, notamment le jus
d'orange, pourrait également exposer à des effets indésirables de médicaments.
Toutefois, les fabricants ont pour habitude de mentionner clairement sur les
notices des médicaments les interactions avec les aliments, lorsqu'elles
existent. Y figurent ainsi les aliments à éviter et la nature du risque
encouru. En outre, il appartient au médecin et au pharmacien de mettre en garde
le patient contre d'éventuelles interactions alimentaires.
Source : maxisciences
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