Donner des antibiotiques aux enfants âgés de moins
de six mois pourrait en faire plus tard des enfants en surpoids, révèle une
étude publiée, mardi 21 août, dans l'International Journal of Obesity.
"Nous pensons habituellement que l'obésité est
une épidémie due en grande partie à un régime alimentaire pas sain et à un
manque d'exercice, mais de plus en plus d'études suggèrent que c'est plus
compliqué", souligne Leonardo Trasande, de la faculté de médecine de
l'université de New York, un des coauteurs de ces travaux.
"Les microbes présents dans nos intestins
pourraient jouer un rôle important dans la manière dont nous absorbons les
calories. L'exposition aux antibiotiques, surtout dans le plus jeune âge,
pourrait tuer certaines de ces bactéries qui influent sur la façon dont nous
assimilons la nourriture dans notre corps, et qui, autrement, nous
permettraient de rester minces", souligne-t-il.
LES CINQ PREMIERS MOIS DE LA VIE
Les chercheurs ont étudié l'utilisation
d'antibiotiques auprès de 11 532 enfants nés à Avon, au Royaume-Uni, en 1991 et
1992. Ils ont découvert que les enfants exposés à des antibiotiques au cours
des cinq premiers mois de leur vie pesaient plus, proportionnellement à leur
taille, que les autres.
La différence de poids était faible entre 10 mois et
20 mois, mais elle s'accentuait ensuite et à l'âge de 3 ans et 2 mois, les
enfants ayant été traités avec des antibiotiques au début de leur vie avaient
22 % de chances supplémentaires d'être en surpoids. En revanche, les bébés
traités avec des antibiotiques au-delà de leur 5e mois ne présentait pas de
différence de poids notable avec les autres.
"Depuis bien longtemps déjà, les éleveurs
savent que les antibiotiques sont utiles pour produire des vaches plus grosses
pour les revendre", pointe Jan Blustein, elle aussi de l'université de New
York. "Même si nous devons réaliser d'autres travaux pour confirmer nos découvertes,
cette étude menée avec soin suggère que les antibiotiques ont une influence sur
la prise de poids chez l'être humain, et tout particulièrement chez les
enfants", conclut-elle.
Source: Le Monde.
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