L’oxygène est vital pour le cerveau.
Malheureusement il peut s’écouler trop de temps entre le moment où les poumons
d’une personne n’assurent plus son oxygénation et celui où un médecin palie
cette déficience. Un groupe de médecins, biologistes et ingénieurs a mis au
point des microparticules rapidement injectables dans le sang, restaurant son
taux d’oxygène.
Un article récemment publié dans Science
fait état d’une avancée qui ne peut manquer d’attirer l’attention de ceux qui
s’intéressent à la nanomédecine et au transhumanisme. Il semble que l'on
assiste à la naissance des premiers prototypes rudimentaires de respirocytes.
Mais que sont ces respirocytes ?
Le concept a été proposé il y a plus de 10 ans par
Robert A. Freitas, l’un des premiers à surfer sur la vague des rêves de la
nanotechnologie. Il s’agirait de sortes de nanorobots de la taille d’un micron,
constitués de mécanismes de taille nanométrique. Fabriqués à l’aide de
matériaux dont la résistance serait comparable au diamant ou au saphir, ils
seraient capables de stocker sous haute pression jusqu’à 236 fois plus
d’oxygène et de gaz carbonique que nos globules rouges dont la taille est de 8
microns. À priori, cela ne semble pas fantaisiste étant donné que l’on propose
de stocker de l’hydrogène à très haute densité dans des fullerènes depuis
quelques années.
Ce qui semble plus discutable, c'est l’idée que l’on pourrait
vraiment construire des nanomoteurs et des nano-ordinateurs dans ces
respirocytes de telle sorte que l’on puisse contrôler les échanges d’O2
et de CO2 à volonté et de façon appropriée dans le sang d’une
personne.
Mais imaginons que l’obstacle puisse être contourné. De tels
nanorobots pourraient, par exemple, assurer l’oxygénation des tissus du cerveau
même en cas d’AVC, pendant des minutes précieuses. Peut-être plus spectaculaire
encore : si l’on remplaçait presque tous les globules rouges du sang par
des respirocytes, on serait capables de retenir la respiration en apnée pendant
des heures. Tout le monde pourrait ainsi aisément ridiculiser en apnée l’un des
plus impressionnants plongeurs actuels, William Trubridge.
Des prototypes rudimentaires de respirocytes ?
Ce ne sont encore que des rêves de science-fiction dont la
réalisation est incertaine. En revanche, les microparticules conçues par un
groupe de médecins, biologistes et ingénieurs américains, et qui sont capables
de maintenir le taux d’oxygène dans le sang malgré la déficience des poumons,
sont bien réelles.
À la base, il s’agit de particules inspirées par celles déjà
utilisées comme vecteur de substances actives dans les tissus pour la chimiothérapie
ou comme « colorants » pour des échographies. Mais contrairement à leurs
cousines qui libèrent leurs produits lentement, ces microparticules se
dissolvent très rapidement dans le sang en libérant de l’oxygène.
Des tests ont été réalisés avec des rats sous-alimentés en
oxygène. Quelques secondes après l’injection en intraveineuse des
microparticules en suspension dans un liquide, le taux d’oxygénation du sang
est passé de 70 % à presque 100 %. Malheureusement, ce taux a chuté tout aussi
vite juste après l’arrêt d’une perfusion de ce liquide. Si ces
microparticules se trouvaient être aussi efficaces chez des humains, il faudra
trouver un moyen d’accroître leur quantité dans le liquide car pour l'instant,
la quantité qu’il faudrait injecter limiterait son utilisation à 15 voire 30
minutes. Ce qui n’est déjà pas mal.
Si les applications cliniques se révèlent sans danger chez
des patients, cela permettra de sauver des vies. Les chercheurs pensent par
exemple à des malades atteints d’une infection pulmonaire ou à une violente
attaque d’asthme bloquant les poumons et nécessitant une rapide
oxygénation du cerveau pour éviter des dommages irréversibles.
Source: Futura sciences.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire