Les facteurs de croissance sont des molécules
naturellement produites par l'Homme et par de nombreuses espèces animales. Ils
jouent différents rôles physiologiques au sein de l'organisme et agissent
notamment sur la croissance des cellules, leur différenciation et leur
métabolisme. Selon leur rôle dans l'organisme, on distingue plusieurs familles
de facteurs de croissance. Les IGF (Insulin-like growth factors ou facteurs de
croissance insulinomimétiques), et en particulier la molécule IGF-1 sont les
plus étudiés par la communauté scientifique.
Les facteurs de croissance sont présents dans
l'ensemble des tissus et fluides de l'organisme (sang, lait, …). Compte tenu de
leur rôle dans les mécanismes de multiplication cellulaire, de nombreux travaux
scientifiques ont cherché à savoir si ces substances, et notamment IGF-1,
pouvaient jouer un rôle dans le processus de développement des cancers. En
septembre 2009, l'association de consommateurs « Familles de France » a saisi
l'Agence afin qu'elle évalue le risque de cancers lié aux facteurs de
croissance du lait et des produits laitiers. Les résultats de ces travaux sont
publiés aujourd'hui.
L'analyse des données scientifiques disponibles
réalisée par l'Anses montre chez l'homme des associations positives entre la concentration
sanguine d'IGF-1 et l'incidence de certains cancers fréquents (prostate, sein,
côlon-rectum). Ainsi, une des questions qui se pose est de déterminer la
contribution que pourraient avoir les IGF-1 du lait et des produits laitiers
sur la concentration sanguine d'IGF-1 chez l'homme.
L'Agence a notamment cherché à caractériser les
teneurs en facteurs de croissance dans le lait et les produits laitiers et à
déterminer si ces facteurs de croissance étaient susceptibles de passer dans le
sang.
Au cours de la fabrication des produits dérivés du
lait, le lait cru subit de nombreuses transformations technologiques dont les
effets cumulatifs conduisent à une réduction des teneurs en facteurs de
croissance (les données disponibles montrent que l'IGF-1 n'est plus détectable
après traitement thermique élevé, qui concerne la majeure partie des laits de
consommation vendus en France). En outre, les facteurs de croissance subissent
des dégradations au cours des différentes phases de digestion et leur absorption
par l'organisme diminue progressivement avec l'âge. L'Anses estime donc que si
de l'IGF-1 d'origine laitière rejoint la circulation sanguine, cette quantité
est faible par rapport aux quantités circulantes d'IGF-1 produites
naturellement par l'organisme.
Sur cette base, l'Agence considère que la
contribution de l'IGF-1 d'origine laitière au risque de cancers, si elle
existe, serait faible.
Par ailleurs, il ressort des travaux de l'Anses que
d'autres facteurs alimentaires tels que l'apport protéique et l'apport
énergétique peuvent participer à la modulation de la synthèse d'IGF-1 faite par
l'organisme lui-même, ce qui nécessite la poursuite de travaux de recherche.
Enfin, en matière de prévention nutritionnelle des
cancers, l'Anses rappelle ses recommandations, notamment : limiter la
consommation des boissons alcoolisées, privilégier une alimentation équilibrée
et diversifiée, accompagné de la pratique d'activité physique.
Source : ANSES - Mai 2012
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