dimanche 22 janvier 2012

Un nouveau médicament testé en France en partenariat avec le Japon.

Des chercheurs français viennent de lancer des essais à Lyon concernant un nouveau médicament anti-cancer. Ce traitement, développé par le professeur Yusuke Nakamura de l'université de Tokyo et mis au point par la société japonaise OncoTherapy Science Réalisés, pourrait permettre d’éviter la chirurgie dans le cas de certaines tumeurs.

Un essai concernant un nouveau médicament anti-cancer, associant un anticorps à une particule radioactive, vient d'être lancé à Lyon en partenariat avec le Japon, sur des patients atteints d'une forme rare de sarcome. "C'est la première fois qu'on administre ce médicament à l'homme: c'est une nouvelle classe d'anticorps dirigés contre une protéine qui s'appelle Frizzled-10", a expliqué jeudi le professeur Jean-Yves Blay, du centre Léon-Bérard à Lyon et du Centre national de référence pour les sarcomes. "C'est une protéine qui est exprimée spécifiquement à la surface des cellules de tumeurs qui s'appellent les synovialo-sarcomes", tumeurs rares qui touchent entre 100 et 150 patients par an en France, a précisé M. Blay, qui préside également l'Organisation européenne pour la recherche et le traitement du cancer (EORTC).

Concevoir une radiothérapie localisée
Le principe du traitement, essayé depuis quelques jours sur deux premiers patients à Lyon, est celui d'une "radiothérapie localisée": la protéine, administrée par injection, couplée à une particule radioactive pour l'activer, est censée se fixer dans la tumeur et la détruire. Le seul traitement curatif existant actuellement pour ce cancer est la chirurgie. Des tests menés sur des animaux à l'université de Tokyo ont montré que "l'anticorps tout seul ne marche pas. Mais quand on le charge avec une particule radioactive, la tumeur disparaît", a détaillé le professeur Blay. Le médicament a été conçu à partir des études du professeur japonais Yusuke Nakamura, de l'université de Tokyo, et mis au point par la société japonaise OncoTherapy Science, qui a ouvert à cette occasion sa filiale française à Lyon. Ils se sont tournés vers des essais en France faute d'intérêt des autorités sanitaires japonaises, selon le professeur Blay.

Des résultats attendus à la fin de l'année
Après l'essai en cours, le traitement doit être administré à une vingtaine de patients à travers la France. Les premiers résultats sont attendus fin 2012. L'intérêt de cet essai, a insisté le professeur Blay, est également son possible élargissement, en cas de succès, à d'autres formes de cancers, plus répandus. "On s'occupe des tumeurs rares, pas seulement par curiosité scientifique: ce sont de très bon modèles pour l'étude des tumeurs fréquentes. Les concepts qu'on a réussi à développer sur les tumeurs rares ont toujours servi efficacement sur les tumeurs fréquentes", a-t-il rappelé, soulignant que d'autres cancers, comme celui du colon, du col de l'utérus ou de l'oesophage, expriment eux aussi cette protéine.
___________________
Source: Le petit journal.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire