mercredi 5 août 2015

Cancer de l’Utérus: Quelques années de pilule, une protection à vie?



La pilule contraceptive constitue un élément protecteur contre le cancer de l'endomètre (ou cancer de l'utérus) et a permis d'éviter quelque 200 000 cancers de ce type au cours des dix dernières années dans les pays à haut revenu.




Pour arriver à cette conclusion, publiée dans la revue The Lancet Oncology Journal, des chercheurs britanniques ont étudié quelque 27 000 femmes atteintes d'un cancer de l'endomètre dans 36 pays d'Europe, d'Amérique du nord, d'Asie, d'Australie et d'Afrique du sud.
Ils ont calculé qu'en l'espace de 50 ans, quelque 400 000 cas de cancers de l'endomètre, sur les 3,4 millions recensés dans ces pays, avaient pu être évités grâce à l'utilisation de contraceptifs oraux dont 200 000 au cours des dix dernières années (2005-2014).
«L'effet protecteur important des contraceptifs oraux contre le cancer de l'endomètre persiste des années après l'arrêt de la pilule», souligne pour sa part le Pr Valerie Beral de l'Université d'Oxford, qui a coordonné les travaux.
Elle ajoute que l'effet bénéfique existe même chez des femmes qui n'ont pris la pilule que pendant quelques années et se prolonge bien au-delà de la cinquantaine, l'âge auquel le cancer de l'endomètre - qui n'a rien à voir avec celui du col de l'utérus qui peut être dépisté par frottis - commence à se manifester.
Selon l'étude, la prise d'un contraceptif oral pendant 5 ans réduirait le risque d'environ 25% d'avoir un cancer de l'endomètre avant 75 ans. Sa prise pendant dix ans diviserait pratiquement par deux le risque d'avoir un cancer de l'endomètre, qui passerait ainsi de 2,3 cas pour 100 femmes à 1,3.
Les auteurs de l'étude affirment également que la réduction du risque n'a pas évolué depuis les années alors même que les dosages en oestrogènes des pilules oestro-progestatives ont fortement baissé à partir des années 1980.
Mais si ces contraceptifs peuvent avoir un effet bénéfique sur le cancer de l'endomètre, ils accroissent le risque de développer certaines maladies cardio-vasculaires (infarctus, accident vasculaire cérébral), rappellent des spécialistes dans un commentaire joint à l'étude.
«Le bénéfice-risque est beaucoup plus favorable pour les formules existantes faiblement dosées en oestrogène, mais le risque de thrombose veineuse (formation de caillots dans les veines) reste plus important chez les femmes qui utilisent des contraceptifs oraux par rapport à celles qui n'en utilisent pas», notent Nicolas Wentzensen et Amy Berrington de Gonzalez de l'Institut de la santé à Bethesda (USA).
Le débat se poursuit également sur les risques accrus de certains cancers qui pourraient être liés à la prise de contraceptifs oraux.
En 2005, l'Iarc, l'agence du cancer de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), estimait que la pilule était responsable d'une légère augmentation du risque de cancer du sein, du col de l'utérus et du foie mais avait un effet protecteur contre les cancers de l'ovaire et de l'endomètre.

vendredi 31 juillet 2015

Cinq types de cancers de la prostate identifiés



Des chercheurs britanniques ont découvert cinq types de cancers de la prostate différents qui se distinguent par leur profil génétique. Ces résultats publiés dans la revue EBioMedicine, pourraient aider à améliorer le traitement des malades.



Il n’y aurait pas un, mais cinq types de cancers de la prostate, selon les résultats d’une étude réalisée par des chercheurs britanniques.
En étudiant les échantillons de prostate présentant des cellules saines ou tumorales de 259 hommes, les chercheurs ont observé les chromosomes anormaux et étudié l’activité de 100 gènes impliqués dans la survenue de ce cancer. Cette analyse leur a permis de mettre en évidence cinq profils génétiques différents, chacun d’entre eux étant associé à une forme plus ou moins agressive du cancer.
Ces résultats pourraient ainsi améliorer le traitement dans le futur, en identifiant avec une meilleure précision que les tests utilisés aujourd’hui les patients les plus à risque de développer une forme sévère.

94 nouveaux gènes identifiés dans le développement du cancer de la prostate

Actuellement, le dosage du PSA (antigène prostatique spécifique) et le score de Gleason sont deux tests permettant de déterminer l’agressivité des cellules cancéreuses. Le premier est réalisé grâce à une observation au microscope des cellules pour en connaître la morphologie. Le second permet à partir d’une prise de sang d’évaluer la concentration de PSA, une protéine fabriquée par la prostate et dont la concentration est le reflet de son activité.
En plus des six gènes déja connus, les chercheurs ont identifié 94 nouveaux gènes qui n’avaient pas encore été impliqués dans le développement de ce cancer.
Mais avant de pouvoir passer de ces résultats au dépistage de formes plus ou moins aggressives permettant d’adapter les stratégies thérapeutiques, de nouvelles études seront nécessaires. Les scientifiques ne sont pas encore certains que l’analyse du profil génétique pourra être utilisée en routine dans les hôpitaux, comme le précise Alastair Lamb, l’un des auteurs de l’étude, cité par la BBC.
En France, plus de 70.000 nouveaux cas de cancers de la prostate sont diagnostiqués chaque année.


Source : Integration of copy number and transcriptomics provides risk stratification in prostate cancer: A discovery and validation cohort study. H. Ross-Adams et al.  EBioMedicine, 2015; doi : 10.1016/j.ebiom.2015.07.017


vendredi 24 juillet 2015

Bientôt un collyre pour traiter la cataracte ?



Chaque année, près de 600.000 Français se font opérer de la cataracte. Mais il suffira peut-être bientôt d'un simple collyre pour améliorer la vision des malades… Selon une équipe de chercheurs, des gouttes contenant une petite molécule que l'on retrouve dans des yeux sains, se sont révélées capables de réduire visiblement les signes de la maladie chez des chiens. 



Actuellement, un unique traitement est disponible pour traiter la cataracte : la chirurgie. Le 22 juillet 2015, des chercheurs chinois ont annoncé avoir mis au point un collyre, qui soignerait cette pathologie de l'œil. Testées chez des chiens souffrant de cataracte, ces gouttes ont permis de réduire la sévérité de la maladie, selon l'étude publiée dans la revue Nature. La cataracte correspond à une opacification partielle ou totale du cristallin de l’œil. Cette lentille naturelle humaine est composée de protéines qui assurent sa transparence. Avec l'âge notamment, ces protéines peuvent s'agglomérer et altérer progressivement la vision. C'est la cataracte.
L'équipe de recherche chinoise a mis en lumière une petite molécule naturellement présente chez l'homme, capable de dissoudre ces agglomérats : le lanosterol. Utilisant la même voie de synthèse que le cholestérol, cette molécule joue un rôle crucial dans la prévention de la formation de cataracte.

Un traitement curatif et préventif ?
Après six semaines de traitement avec des gouttes de lanosterol, l'opacité du cristallin des chiens malades a diminué, réduisant la sévérité de la maladie. Des résultats comparables ont été obtenus in vitro sur des cristallins malades de lapin. Le collyre agit à la fois en prévention de la maladie et en traitement, précisent les chercheurs. Si d'un côté il dissout les conglomérats de protéines dans les yeux des malades, il permet aussi de freiner leur formation avant l'apparition de la maladie.
Cette recherche pourrait déboucher sur "le premier traitement préventif de la cataracte chez l'homme" estime un expert indépendant américain Fielding Hejtmancik, dans un commentaire séparé publié également dans Nature. Le fait de ralentir et retarder de plusieurs années l'apparition de la cataracte chez les personnes âgées permettait de réduire fortement le recours aux opérations. Aujourd'hui la chirurgie s'avère être le seul traitement pour cette pathologie. Elle consiste à extraire le cristallin opaque pour le remplacer par un cristallin artificiel.
La cataracte, première cause mondiale de cécité, est généralement associée au vieillissement naturel de l'homme. Elle touche donc particulièrement les seniors : une personne de plus de 65 ans sur cinq en souffre. Si actuellement 20 millions de personnes sont atteintes de cataracte sur la planète, ce chiffre devrait doubler d'ici 20 ans avec le vieillissement de la population.

Source: Allodocteur.