dimanche 1 juillet 2012

Le cancer du sein, sans doute mieux traité d’ici à cinq ans


Des chercheurs anglais et canadiens sont parvenus à classifier dix types de cancer du sein selon leurs différences génétiques. Des traitements bien plus ciblés devraient être disponibles d’ici trois à cinq ans.
Le traitement du cancer du sein pourrait être radicalement modifié dans les années à venir, à la suite de la découverte d’une équipe de chercheurs anglo-canadiens, qui a analysé 2000 échantillons de tissus de tumeurs cancéreuses gelées il y a cinq à dix ans. Les variations de la composition de leur ADN et de l’activité de leurs gènes ont provoqué leur classement en dix catégories, expliquent-ils dans le magazine Science.

Jusqu’alors, les cancers du sein étaient surtout classifiés selon la présence ou non de protéines à la surface de la tumeur. «Essentiellement, alors que nous savions à quoi ressemblait une tumeur du cancer du sein, nous avons aujourd’hui réussi à déterminer son anatomie moléculaire», précise Carlos Caldas, professeur au centre du cancer de l’université de Cambridge et responsable de l’étude.

«Cette découverte aura un impact énorme sur la détermination du diagnostic puis du traitement des femmes atteintes du cancer du sein, assure le docteur Harpal Kumar, directeur de Cancer Research UK, qui a financé l’étude. Nous avons aujourd’hui du mal à comprendre les raisons pour lesquelles certaines femmes répondent bien à des traitements et d’autres pas.»

Eviter des traitements trop lourds

A la suite des difficultés rencontrées pour diagnostiquer le type de cancer du sein développé, «nous surtraitons un nombre important de femmes, non pas pour leur faire du mal, mais parce que nous ne pouvons pas définir précisément le traitement qui fonctionnera sur elles, explique le professeur Carlos Caldas. Lorsque nous pourrons définir quels types de cancer réagissent le mieux à tel produit, nous permettrons aux patientes infectées d’éviter des traitements trop violents et donc toxiques, qui n’ont pas d’effet sur leur condition.» 

En effet, certains cancers bénins ne nécessitent pas de chimiothérapie, dont les effets secondaires sont très néfastes, mais la méconnaissance de la science en la matière oblige parfois les médecins à s’y résoudre afin d’éliminer tout risque.

Les résultats de cette étude n’auront pourtant pas d’influence immédiate dans le traitement des malades. Ils seront d’abord utilisés dans les tests cliniques pour valider leur usage ; ces derniers aboutiront aux premiers traitements hospitaliers dans trois à cinq ans. Dans le futur, les femmes devront ainsi passer un test génétique pour déterminer le type d’infection dont elles souffrent. Les médecins pourront alors les traiter de façon ciblée.

Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez la femme : une femme sur huit est aujourd’hui touchée. En 2010, 1,6 million de cas ont été détectés, dont 52000 en France, pour plus de 400000 décès.

Source : La croix

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