Des chercheurs anglais et canadiens sont
parvenus à classifier dix types de cancer du sein selon leurs différences
génétiques. Des traitements bien plus ciblés devraient être disponibles d’ici
trois à cinq ans.
Le traitement du cancer du sein pourrait
être radicalement modifié dans les années à venir, à la suite de la découverte
d’une équipe de chercheurs anglo-canadiens, qui a analysé 2000 échantillons de
tissus de tumeurs cancéreuses gelées il y a cinq à dix ans. Les variations de
la composition de leur ADN et de l’activité de leurs gènes ont provoqué leur
classement en dix catégories, expliquent-ils dans le magazine Science.
Jusqu’alors, les cancers du sein étaient surtout
classifiés selon la présence ou non de protéines à la surface de la tumeur.
«Essentiellement, alors que nous savions à quoi ressemblait une tumeur du
cancer du sein, nous avons aujourd’hui réussi à déterminer son anatomie
moléculaire», précise Carlos Caldas, professeur au centre du cancer de
l’université de Cambridge et responsable de l’étude.
«Cette découverte aura un impact énorme sur la
détermination du diagnostic puis du traitement des femmes atteintes du cancer
du sein, assure le docteur Harpal Kumar, directeur de Cancer Research UK, qui a
financé l’étude. Nous avons aujourd’hui du mal à comprendre les raisons pour
lesquelles certaines femmes répondent bien à des traitements et d’autres pas.»
Eviter des traitements trop lourds
A la suite des difficultés rencontrées pour
diagnostiquer le type de cancer du sein développé, «nous surtraitons un nombre
important de femmes, non pas pour leur faire du mal, mais parce que nous ne
pouvons pas définir précisément le traitement qui fonctionnera sur elles,
explique le professeur Carlos Caldas. Lorsque nous pourrons définir quels types
de cancer réagissent le mieux à tel produit, nous permettrons aux patientes
infectées d’éviter des traitements trop violents et donc toxiques, qui n’ont
pas d’effet sur leur condition.»
En effet, certains cancers bénins ne nécessitent pas
de chimiothérapie, dont les effets secondaires sont très néfastes, mais la
méconnaissance de la science en la matière oblige parfois les médecins à s’y
résoudre afin d’éliminer tout risque.
Les résultats de cette étude n’auront pourtant pas
d’influence immédiate dans le traitement des malades. Ils seront d’abord
utilisés dans les tests cliniques pour valider leur usage ; ces derniers
aboutiront aux premiers traitements hospitaliers dans trois à cinq ans. Dans le
futur, les femmes devront ainsi passer un test génétique pour déterminer le
type d’infection dont elles souffrent. Les médecins pourront alors les traiter
de façon ciblée.
Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent
chez la femme : une femme sur huit est aujourd’hui touchée. En 2010, 1,6
million de cas ont été détectés, dont 52000 en France, pour plus de 400000
décès.
Source :
La croix
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