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mardi 27 novembre 2012

Un nouvel espoir pour les greffés



Des chercheurs français ont mis en évidence un nouveau type de rejet. Cette découverte devrait éviter la perte d'un grand nombre de greffons.




Le rejet est la principale crainte des chirurgiens qui transplantent des organes, car il entraîne la perte d'un précieux greffon et, en tout cas pour les reins, le retour des malades à la situation antérieure, donc à la dialyse. Dans d'autres cas, il a des répercussions importantes sur la survie des opérés. D'où l'intérêt de la découverte de plusieurs équipes hospitalo-universitaires françaises menées par le professeur Xavier Jouven du Centre de recherche cardiovasculaire de Paris. En identifiant un nouveau type de rejet, elle ouvre la voie à des traitements spécifiques permettant de sauver des greffons. Leurs résultats, publiés dans la revue The Lancet datée du vendredi 23 novembre 2012, vont même conduire à une modification des critères internationaux de rejet.


Jusqu'à présent, les spécialistes avaient identifié deux types de rejet. Le premier dit "cellulaire" (provoqué par certains globules blancs, les lymphocytes T) et le second dit "humoral" (provoqué par les anticorps). Désormais, ils sont au nombre de trois. Car Carmen Lefaucheur et Alexandre Loupy, les deux auteurs principaux de cette étude, ont décrit un rejet appelé "vasculaire", "qui est caractérisé par l'inflammation des artères du greffon en réponse à la présence d'anticorps dirigés contre le donneur", selon leurs termes exacts.
Interdisciplinarité

Pour arriver à cette découverte, "les chercheurs français ont développé une approche innovante en transplantation intégrant des outils mathématiques, immunologiques et histologiques et des compétences en néphrologie, cardiologie et épidémiologie sur de larges cohortes de patients", précise le communiqué de presse. Pour leur publication, ils se sont focalisés sur la transplantation rénale, qui représente aujourd'hui le traitement de choix de l'insuffisance rénale terminale. Actuellement, 12 000 patients attendent un greffon dans notre pays.

L'équipe coordonnée par Xavier Jouven a analysé une population de 2 079 patients transplantés rénaux, dont 302 ont présenté un rejet aigu. Tous ces opérés ont été suivis pendant 6 ans dans trois centres parisiens (hôpitaux Necker et Saint-Louis de l'AP-HP et l'hôpital Foch) en collaboration avec le laboratoire régional d'histocompatibilité Jean Dausset. C'est ainsi que les chercheurs ont mis en évidence cette nouvelle forme de rejet, "dont la survenue augmente de neuf fois le risque de perte du rein".
Prise en charge inadaptée

Ces nouvelles observations font dire aux chercheurs que, "dans l'état actuel de la classification internationale, 45 % des patients présentant un rejet vasculaire sont classés de façon erronée". Une erreur qui a pour conséquence une prise en charge thérapeutique inadaptée et qui augmente le risque de perte du greffon. Car ces spécialistes démontrent que l'utilisation d'une thérapie ciblant les anticorps améliore significativement le pronostic de la greffe chez ces patients.

La portée de ces résultats dépasse le domaine de la transplantation rénale et concerne également les greffes cardiaque, pulmonaire, pancréatique et d'organes composites. Pour Carmen Lefaucheur et Alexandre Loupy, "ces données ouvrent un très large champ d'investigation dans le domaine de la transplantation d'organes et de la pathologie cardiovasculaire".

Source: Le Point.
 

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