Le cytomégalovirus, un virus bénin rémanent qui
infecte la moitié des quarantenaires, pourrait favoriser l’apparition du
diabète chez les personnes âgées. Les mécanismes ne sont pas encore élucidés.
Obésité, hypertension artérielle et manque
d’activité physique. Voilà les principaux facteurs de risque de diabète.
Faudra-t-il ajouter à cela l’infection au cytomégalovirus (CMV), un virus très
courant qui s'en prend à un quarantenaire sur deux ? Il se transmet lors de
relations sexuelles, par la toux ou l’éternuement, s’installe à vie dans nos
organismes mais est, dans la très grande majorité des cas, inoffensif puisqu’il
reste à un état dormant.
Cependant, il pourrait se montrer plus dangereux
lorsque l’individu avance dans l’âge. C’est ce que suggère un travail mené par
des chercheurs de l’Universiteit Leiden, le plus ancien lieu de transmission du
savoir des Pays-Bas, auprès d’octogénaires néerlandais. Les résultats, publiés
dans la revue Immunity and Ageing, établissent chez ce public un lien entre
l’infection par le CMV et les risques de présenter un diabète.
Le CMV déjà impliqué dans le diabète de type 1
Les auteurs ont fait appel à 549 individus âgés de
plus de 85 ans. Parmi eux, 80 % étaient porteurs du virus et 15 % présentaient
un diabète de type 2. Dans la catégorie des personnes infectées, 17,2 % avaient
déclaré la maladie, contre seulement 7,9 % des individus sans CMV. Lorsqu’on
pondère ces données en fonction du sexe, de la classe sociale, du passé
tabagique ou de la consommation de médicaments, on ne constate aucun
changement.
Des résultats surprenants ? Oui et non. Non parce
que le CMV avait déjà été déclaré facteur de risque dans le diabète de type 1,
d’origine génétique, dû à la dégénérescence des cellules du pancréas
sécrétrices d’insuline. Mais ils étonnent quand même car l’impact du virus sur
le diabète de type 2 avait déjà été investigué, sans lien apparent. La
différence entre ces études et cette nouvelle recherche était l’âge des participants
puisque les sujets de ces premières avaient entre 45 et 84 ans.
Comment le virus provoque-t-il le diabète ?
Cela dirige les scientifiques vers plusieurs
hypothèses. Connaissant son agressivité potentielle à l’égard des cellules
pancréatiques, la première des théories considère que ces effets délétères ne
se manifestent que tardivement et deviennent visibles à 85 ans. Une deuxième
évoque les effets indirects de la présence du CMV sur le métabolisme de
l’insuline.
Une dernière alternative ne voit pas le virus comme
la cause mais la conséquence du diabète. En effet, l’hyperglycémie induit un
affaiblissement du système immunitaire qui se caractérise donc par une plus
grande propension à être victime d’une infection par le virus. Cependant, cette
hypothèse est probablement la moins crédible, dans la mesure où le CMV
s’attrape principalement pendant l’enfance et non dans les âges les plus
avancés de la vie.
Pour comprendre le rôle précis du virus dans le
développement du diabète, il faut organiser un suivi dans le temps. Ainsi, on
pourra déterminer si toutes les tranches d’âge de la population sont aussi
susceptibles de tomber malade du fait du CMV.
Source: Futura-sciences.
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