lundi 10 décembre 2012

Un gène associé à la tolérance aux greffes



Des chercheurs français affirment avoir identifié un marqueur biologique de la tolérance à la greffe de rein. L'immunologiste Sophie Brouard et ses collègues du CHU de Nantes pensent que la découverte du rôle du gène PARVG dans la tolérance pourrait éventuellement permettre de mieux adapter le traitement immunosuppresseur des personnes greffées.



Après la greffe d'un organe, une personne doit habituellement recevoir des traitements immunosuppresseurs qui réduisent l'activité du système immunitaire et permettent au corps de tolérer l'organe reçu.

Ces médicaments s'accompagnent d'effets indésirables et d'un risque accru d'infections. De plus, ils peuvent être incompatibles avec le traitement de maladies comme le cancer. Certaines personnes greffées décident donc de l'interrompre.

L'équipe française a suivi 164 de ces greffés rénaux qui ont interrompu leur traitement et qui, pour une raison toujours mystérieuse, n'ont pas rejeté leur greffon.
« Ce phénomène intrigue les scientifiques qui cherchent à comprendre pourquoi et comment ces personnes tolèrent naturellement leur greffon. » — Sophie Brouard

La médecine avait déjà établi que 49 gènes sont exprimés de façon différente dans les cellules sanguines des personnes tolérantes à leur greffon en l'absence de traitement immunosuppresseur en comparaison avec les autres patients transplantés. La Dre Brouard les décrit comme l'empreinte de la tolérance.

La chercheuse et ses collègues se sont intéressés aux petites variations qui caractérisent leur séquence.

Ils ont découvert que l'un des gènes étudiés, le PARVG, présentait des variations de séquences d'une personne à l'autre et que l'une de ces variations était retrouvée dans 60 % des cas chez les personnes tolérantes à la greffe, contre seulement 28 % chez les autres.

Le rôle du PARVG dans la tolérance reste à éclaircir, mais les chercheurs pensent qu'il pourrait être un marqueur de tolérance.

S'ils le confirment, la médecine pourrait compter sur un outil qui permettrait de mieux adapter le traitement et ainsi réduire les doses d'immunosuppresseurs. Cela pourrait donc limiter les effets indésirables.

Source : la revue Transplantation Proceedings.

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