Un système qui mélange deux fréquences d'ultrasons
et des patchs permet de faciliter l'absorption de médicaments par la peau. Ces
premiers résultats pourraient déboucher sur le remplacement des seringues pour
les vaccins ou l'injection d'insuline par exemple. L'opération se fait sans
douleur et la peau retrouve rapidement son imperméabilité afin d’éviter les
infections.
C'est une bonne nouvelle pour tous ceux qui
craignent les piqûres : il sera peut-être bientôt possible de se passer de
seringues lors de l’administration de vaccins et de médicaments. En effet, une
équipe du Massachusetts Institute of Technology (MIT) aux Etats-Unis est
parvenue à mettre au point un système d'ultrasons pour perméabiliser localement
la peau et donc permettre de faire passer divers remèdes plus rapidement, et
sans douleurs, dans le corps. Des travaux qui ont été publiés fin août dans la
revue Journal of Controlled Release.
La couche supérieure de la peau est une barrière
aussi redoutable que nécessaire. Pour administrer un vaccin ou un traitement,
il faut ainsi utiliser des seringues afin de percer cette barrière et aider les
traitements à pénétrer dans l'organisme. Aussi, pour supprimer les fameuses
piqûres, les chercheurs devaient arriver à mettre au point un système capable
de rendre la peau perméable, mais ce, seulement pour une durée limitée afin de
ne pas risquer de provoquer d'infection. C'est alors l'utilisation combinée
d'ultrasons et de patchs a donné la solution.
Une abrasion indolore de la peau
Lorsque des ultrasons passent à travers un liquide,
celui-ci se met à former des bulles minuscules qui grandissent et se déplacent
de manière chaotique. Une fois que les bulles ont atteint une certaine taille,
elles finissent par exploser. Le reste du liquide s'engouffre dans l'espace
libéré, ce qui provoque des giclées à grande vitesse qui abrasent la peau de
manière microscopique. Ainsi, la couche supérieure de la peau est rendue
perméable à des endroits bien précis. Or, élément intéressant : le liquide
utilisé peut aussi bien être de l'eau qu'un autre liquide contenant un
médicament.
Toutefois, l'utilisation de faisceaux puissants
pendant trop longtemps risque d'entrainer de véritables brulures. Les
chercheurs ont donc dû utiliser deux sources d'ultrasons de fréquence
différentes : une faible à 20 kilohertz et une plus forte à 3 mégahertz. Des
tests sur des peaux de cochons ont alors montré que du glucose pouvait être absorbé
dix fois mieux par la peau grâce à ce système.
Vaccins et insuline
Dans un communiqué, Carl Schoellhammer, auteur de
l'étude et étudiant au MIT explique les applications de ses travaux :
"cela pourrait être utilisé pour des médicaments par voie locale comme des
stéroïdes, le cortisol par exemple, des médicaments qui agissent sur tout le
corps et des protéines comme l'insuline, ainsi que des antigènes pour la
vaccination et bien d'autres choses". En effet, les ultrasons pourraient
faciliter la vie des diabétiques car cela leur permettrait une injection très
contrôlée d'insuline sans besoin de piqûre.
Mais l'inoculation de vaccins serait aussi
particulièrement chamboulée, notamment dans les pays en développement où
l'utilisation de simples patchs faciliterait considérablement les campagnes de
vaccination. Le système serait alors plus accessible et ne nécessiterait pas de
formation particulière. Enfin, d'autres applications sont également
envisageables comme le traitement de l'acné ou une amélioration des patchs à
nicotine.
Source : Maxisciences.
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