Alors qu’a été publié il y a quelques jours une étude montrant qu’un médicament anticancéreux, le bexarotène, réduisait rapidement les signes de la maladie d’Alzheimer chez la souris, le Wall Street Journal rapporte que les médecins reçoivent de nombreux appels de patients qui veulent utiliser le médicament hors AMM. L’article apporte les commentaires de plusieurs médecins.
«La communauté Alzheimer a désespérément besoin de tout ce qui montre un signe d’espoir», explique Eric Hall, directeur général de la Fondation d’Alzheimer Américaine, une organisation de patients basée à New York qui a commencé à répondre aux appels des patients dès que l’étude a été publiée.
Sam Gandy, Professeur de neurologie au Mount Sinai School of Medicine et directeur associé du Centre de recherche sur les maladies d’Alzheimer, n’est lui pas surpris de recevoir des demandes de patients sur le bexarotène : «Pour les patients et les familles qui ont cette motivation, l’idée d’utiliser un médicament hors-AMM ne représente pas un problème insurmontable. Le coût serait 1200 $ par mois et ne serait pas couvert par une assurance maladie, explique le Dr Gandy.
Selon Keith Flaherty, un spécialiste des cancers de la peau à la Harvard Medical School, le Targretin est généralement utilisé à la dose maximale tolérée chez les patients cancéreux, or la dose qui pourrait être nécessaire pour traiter la maladie d’Alzheimer n’est pas claire mais elle est probablement beaucoup plus faible. Par ailleurs, Les principaux effets secondaires du médicament ne sont en règle général pas graves, principalement une fatigue, des éruptions cutanées, une augmentation du cholestérol et des triglycérides, mais les effets cumulatifs de l’utilisation chronique chez les patients atteints d’Alzheimer sont inconnues, a indiqué Keith Flaherty. Ces affirmations contredisent ce qu’écrit le journal le Figaro qui décrit “une prise régulière très toxique“. La Haute Autorité de Santé française, dans une réévaluation des données du Targretin, retrouve comme effets secondaires principalement ceux cités par le dr Keith Flaherty :
Les effets indésirables les plus souvent rapportés ont été :
- hypertriglycéridémie (> 50%) avec un risque potentiel de pancréatite
- hypercholestérolémie (28%)
- hypothyroïdie (29%)
- céphalées (27%)
- leucopénie (20%)
- prurit (20%)
- asthénie (19%)
- éruptions cutanées (16%)
- dermatite exfoliative (15%)
- douleurs (12%)
L’hypothyroïdie apparaît généralement 4 à 8 semaines après le début du traitement. Elle peut être asymptomatique. Elle répond au traitement par thyroxine et disparaît après l’arrêt du médicament.
Reisa Sperling, directeur du Centre pour la recherche et le traitement d’Alzheimer à hôpital Brigham and Women de Boston, estime ne pas devoir prescrire ce traitement pour le moment : ”Je crois fermement que ce n’est pas sûr ou souhaitable pour les gens de profiter de ce médicament pour l’instant sans autorisation de mise sur le marché dans la maladie d’Alzheimer, et ce jusqu’à ce que nous obtenions des éléments d’information complémentaires” a déclaré le Dr Sperling.
Gary Landreth, l’un des auteurs de l’étude parue dans Science jeudi dernier et professeur de neurosciences à l’Université Case Western Reserve de Cleveland, a déclaré qu’il commencerait une étude de sécurité chez 12 patients en bonne santé le mois prochain, mais que pour l’instant aucun grand essai clinique n’était planifié. Il confirme avoir reçu une “demande massive” des patients ou des familles, mais que la prudence reste aujourd’hui de mise car le travail n’est que préliminaire.
Le Bexarotène est commercialisé par la société japonaise Eisai Co. sous le nom de Targretin, pour le “Traitement des manifestations cutanées des lymphomes cutanés”. La société Eisai n’est pas du tout impliquée dans l’étude réalisée par les scientifiques de la Case Western Reserve. De toute manière, Eisai Co. pourrait être dissuadé de faire un lourd investissement dans la recherche pour le bexarotène. Car en vérité, une étude clinique coûterait des millions de dollars et le brevets du bexarotène va tomber dans le domaine public cette année. Donc, lorsque l’étude serait terminée, un générique pourrait être disponible empêchant toute rentabilité pour l’entreprise qui aurait mené l’étude. Et si le but des société de générique est de faire de l’argent, il n’est pas de faire de recherches cliniques coûteuses. C’est une conséquence des choix de la politique générique des gouvernements. Les industriels seront plus tenter de trouver une molécule proche aux effets similaires et qui pourra conserver un brevet.
Ce pourrait cependant être le choix d’un grand pays de financer cette étude, qui si elle était positive serait rentable en terme de réduction des dépenses de santé publiques.
_____________________________________
Source: Alzheimer’s Families Clamor for Drug
«La communauté Alzheimer a désespérément besoin de tout ce qui montre un signe d’espoir», explique Eric Hall, directeur général de la Fondation d’Alzheimer Américaine, une organisation de patients basée à New York qui a commencé à répondre aux appels des patients dès que l’étude a été publiée.
Sam Gandy, Professeur de neurologie au Mount Sinai School of Medicine et directeur associé du Centre de recherche sur les maladies d’Alzheimer, n’est lui pas surpris de recevoir des demandes de patients sur le bexarotène : «Pour les patients et les familles qui ont cette motivation, l’idée d’utiliser un médicament hors-AMM ne représente pas un problème insurmontable. Le coût serait 1200 $ par mois et ne serait pas couvert par une assurance maladie, explique le Dr Gandy.
Selon Keith Flaherty, un spécialiste des cancers de la peau à la Harvard Medical School, le Targretin est généralement utilisé à la dose maximale tolérée chez les patients cancéreux, or la dose qui pourrait être nécessaire pour traiter la maladie d’Alzheimer n’est pas claire mais elle est probablement beaucoup plus faible. Par ailleurs, Les principaux effets secondaires du médicament ne sont en règle général pas graves, principalement une fatigue, des éruptions cutanées, une augmentation du cholestérol et des triglycérides, mais les effets cumulatifs de l’utilisation chronique chez les patients atteints d’Alzheimer sont inconnues, a indiqué Keith Flaherty. Ces affirmations contredisent ce qu’écrit le journal le Figaro qui décrit “une prise régulière très toxique“. La Haute Autorité de Santé française, dans une réévaluation des données du Targretin, retrouve comme effets secondaires principalement ceux cités par le dr Keith Flaherty :
Les effets indésirables les plus souvent rapportés ont été :
- hypertriglycéridémie (> 50%) avec un risque potentiel de pancréatite
- hypercholestérolémie (28%)
- hypothyroïdie (29%)
- céphalées (27%)
- leucopénie (20%)
- prurit (20%)
- asthénie (19%)
- éruptions cutanées (16%)
- dermatite exfoliative (15%)
- douleurs (12%)
L’hypothyroïdie apparaît généralement 4 à 8 semaines après le début du traitement. Elle peut être asymptomatique. Elle répond au traitement par thyroxine et disparaît après l’arrêt du médicament.
Reisa Sperling, directeur du Centre pour la recherche et le traitement d’Alzheimer à hôpital Brigham and Women de Boston, estime ne pas devoir prescrire ce traitement pour le moment : ”Je crois fermement que ce n’est pas sûr ou souhaitable pour les gens de profiter de ce médicament pour l’instant sans autorisation de mise sur le marché dans la maladie d’Alzheimer, et ce jusqu’à ce que nous obtenions des éléments d’information complémentaires” a déclaré le Dr Sperling.
Gary Landreth, l’un des auteurs de l’étude parue dans Science jeudi dernier et professeur de neurosciences à l’Université Case Western Reserve de Cleveland, a déclaré qu’il commencerait une étude de sécurité chez 12 patients en bonne santé le mois prochain, mais que pour l’instant aucun grand essai clinique n’était planifié. Il confirme avoir reçu une “demande massive” des patients ou des familles, mais que la prudence reste aujourd’hui de mise car le travail n’est que préliminaire.
Le Bexarotène est commercialisé par la société japonaise Eisai Co. sous le nom de Targretin, pour le “Traitement des manifestations cutanées des lymphomes cutanés”. La société Eisai n’est pas du tout impliquée dans l’étude réalisée par les scientifiques de la Case Western Reserve. De toute manière, Eisai Co. pourrait être dissuadé de faire un lourd investissement dans la recherche pour le bexarotène. Car en vérité, une étude clinique coûterait des millions de dollars et le brevets du bexarotène va tomber dans le domaine public cette année. Donc, lorsque l’étude serait terminée, un générique pourrait être disponible empêchant toute rentabilité pour l’entreprise qui aurait mené l’étude. Et si le but des société de générique est de faire de l’argent, il n’est pas de faire de recherches cliniques coûteuses. C’est une conséquence des choix de la politique générique des gouvernements. Les industriels seront plus tenter de trouver une molécule proche aux effets similaires et qui pourra conserver un brevet.
Ce pourrait cependant être le choix d’un grand pays de financer cette étude, qui si elle était positive serait rentable en terme de réduction des dépenses de santé publiques.
_____________________________________
Source: Alzheimer’s Families Clamor for Drug
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire